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Artiste du moment

Coldplay


Chris Martin
Chant/Guitare/Piano
Jonny Buckland
Guitare
Will Champion
Batterie
Guy Berryman
Basse


C'est d'abord une histoire d'ambition. A propos de quatre garçons qui ont monté un groupe, pas pour devenir populaires ou parce qu'ils voulaient faire de l'habillage musical à la télévision, mais parce qu'ils souhaitaient écrire de grandes chansons, faire de la musique avec passion et honnêteté : "Nous essayons de dire qu'il existe une alternative" dit le chanteur Chris Martin. "Qu'on peut être catchy sans être trop lisse, pop sans être variéteux, édifiant sans être emphatique. Parce qu'on joue parfois des choses plus calmes, on ne sonne pas toujours comme si on voulait changer les choses mais on essaye de susciter une réaction contre la daube sans âme."

Il apparaît que certains d'entre-nous étaient prêts pour cette alternative. "Parachutes", le premier album de Coldplay, était une collection de chansons excessivement belles et directes conçues pour exposer toute l'émotion brute qu'elles contenaient. Démontrant qu'on n'a pas toujours besoin de hurler pour se faire entendre, "Parachutes" s'est vendu à 5 millions d'exemplaires dans le monde, glanant une brassée de récompenses (NME et Q Awards, deux Brit Awards en 2001 et le Grammy Award du Meilleur album alternatif en 2002). Presque instantanément le groupe est passé des petits clubs à T In The Park à Glasgow, à The Big Day Out en Australie et la tête d'affiche d'une tournée américaine. "C'était éprouvant pour les nerfs, plutôt surréaliste," confie Jonny en riant. "C'est également la chose la plus excitante qu'on n'ait jamais connue."



Chris Martin a grandi dans le Devon, Will Champion à Southampton, Guy Berryman en Ecosse puis plus tard dans le Kent, et Jonny Buckland au Nord du Pays de Galles. Etudiants à Londres, ils se sont rencontrés au milieu des années 90 et sont vite devenus amis. Chris s'est mis à composer des chansons avec Jonny. Guy a aimé ce qu'il a entendu et les a rejoints à la basse. Will avait tellement envie de se joindre à eux qu'il a délaissé la guitare pour la batterie. Les quatre partageaient déjà une authentique passion pour la musique et une détermination calme à être aussi bons qu'ils le pouvaient. Ils se sont mis à répéter presque toutes les nuits : "On avait l'habitude de jouer dans les salles de bain, au sous-sol et même dans le parc" se souvient Chris. "Partout où l'on pouvait."

Ils ont enregistré un EP 4-titres pressé à 500 copies qui leur a permis de se produire au festival In The City de Manchester en 1998. Leur prestation a attiré l'attention de Simon Williams qui les a signés sur son label Fierce Panda pour un single, "Brothers And Sisters", puis ils ont atterri sur Parlophone. Mais bien qu'ayant signé avec un major, l'attitude de Coldplay est restée indépendante dans l'âme. Ces musiciens aiment conserver le contrôle. Ils ont co-produit leurs deux albums et s'investissent dans tout, des vidéos à la conception des pochettes (ils ont même pris eux-mêmes la photo de couverture de "Parachutes"). Malgré de pernicieuses sollicitations, la musique de Coldplay n'a jamais été utilisée dans une publicité, et jusqu'alors, ils ont refusé qu'elle figure dans des BOF.

"Tout s'est toujours fait à nos conditions" dit Will. "Nous contrôlons à 100 % tout ce que l'on fait et c'est primordial par rapport à qui nous sommes et à la musique que l'on fait. Nous ne sommes pas un groupe qu'on ballotte même si nous avons des conseillers de premier ordre."



Ce second album, "A Rush Of Blood To The Head", parait un peu plus tard que prévu à cause de cette volonté de contrôle. Ils ont utilisé la même équipe que pour "Parachutes". Ken Nelson a coproduit et mixé le disque avec le groupe, et Mark Phythain s'est chargé des ordinateurs. Ils ont commencé à travailler sur le disque en octobre 2001 et l'enregistrement était achevé à Noël. Tout le monde était satisfait sauf Coldplay. "Nous avions la sensation que les choses se passaient presque trop bien" se souvient Jonny. "Nous étions contents du résultat mais avec un peu de recul, nous avons réalisé que quelque chose n'allait pas. Il aurait été facile de dire qu'on en avait fait assez, de publier ce disque pour conserver l'impulsion mais nous ne voulions pas de ça. Et nous sommes ravis de cette décision, car maintenant, nous avons quelque chose que nous allons être vraiment heureux de défendre sur la route pendant deux ans."

"On a un peu considéré ça comme un boulot" confesse Chris. "C'était bon mais pas assez. Alors, nous sommes retournés à Liverpool, dans le petit studio où nous avons enregistré l'essentiel de l'album précédent, juste nous quatre avec Ken et Mark, un petit gang. Des chansons comme 'Daylight', 'The Whisper' et 'The Scientist' y sont nées en un peu plus de deux semaines et nous les avons enregistrées très vite. On était complètement inspiré, on sentait qu'on pouvait faire tout ce que l'on aimait. On n'éprouvait pas le besoin de faire un truc acoustique ou un truc rock, on réagissait par rapport à rien. On a commencé à beaucoup voir Ian McCulloch et il nous a dit : 'Essayez ceci, essayez cela.' C'était génial."

Même s'il sonne, de manière très reconnaissable, comme Coldplay, ce disque est plus puissant que le précédent, il est plus vif, plus énergique. "Il y avait beaucoup plus de crainte sur 'Parachutes', beaucoup plus d'insécurité manifeste, tandis que sur celui-là, c'est plus caché," dit Chris. "Nous avons un peu grandi, énormément voyagé, rencontré tant de gens. Au plan musical également, nous avons écouté plus de choses : Echo & The Bunnymen, The Cure, PJ Harvey, Nick Cave, New Order… ces deux dernières années nous avons été une sorte d'éponge culturelle. Nous avons tout sucé sur notre passage et cela ressort sur ce disque. La majeure partie de l'album traite de dynamisme et de confiance en opposition au souci et à l'insécurité."

En février dernier, profitant d'une pause pendant l'enregistrement, Chris s'est rendu en Haïti et en République Dominicaine avec Oxfam afin de soutenir leur campagne pour changer les règles des échanges commerciaux mondiaux. Cette suite de longs déplacements en zone rurale à la rencontre des communautés fermières laborieuses dont la vie est dévastée par les fluctuations du cours du café ou les importations américaines de riz trop bon marché, a été éreintante mais intense. Depuis, Chris s'est produit dans le cadre du lancement de la campagne Fair Trade à Trafalgar Square. C'est une cause que tout le groupe défend.

"Quiconque se retrouve dans notre position a une certaine responsabilité" explique Guy. "Aussi dingue que cela nous semble, beaucoup de gens lisent ce que l'on dit, nous voient à la télévision, achètent nos disques et consultent les notes de pochette : cela constitue une tribune gigantesque. On peut contribuer à faire connaître ces sujets. Cela ne représente pas beaucoup d'investissement de notre part mais peut aider beaucoup de gens."

Mais la politique sur cet album est souvent plus personnelle. "Nous avons fait ce disque avec le sentiment que chaque jour pourrait être le dernier et nous voulions donner notre maximum" dit Chris. "Nous avons intérêt à agir de la sorte, avec conviction. A nous de tirer un maximum de profit de cette opportunité qui nous a été donnée. Et cela vaut pour tout le groupe et nos vies en général. Et pour les filles également, bien sûr..."

Parachutes (2000)
A Rush Of Blood To The Head (2002)
Live 2003 (2003)