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Argentine : interview décontractée (et traduite)

Argentine : interview décontractée (et traduite)

Tout de suite après avoir donné une très classique interview pour la télé chilienne (voir notre dernière news), Bono et The Edge ont conversé de façon décontractée et sympathique avec la télévision argentine (pour Telenoche). Autre ambiance, profusion de blagues et de petites phrases... Pour la peine, on vous l'a traduite :

Telenoche Argentina. 1ère partie

- Telenoche : C'est une question pour Bono mais The Edge peut peut-être répondre : Bono, vous aidez les gens, vous essayez d'améliorer le monde, il n'y a pas de scandales, les nouvelles sont bonnes…
- Bono : pour les scandales, j'ai essayé plusieurs fois mais personne ne me croit. Je suis sorti tout nu d'un pub à Dublin…
- Telenoche : et personne n'a pris de photo ?
- Bono : personne n'a pris de photo !
- Telenoche : mais vous semblez être parfait. Est-ce que vous avez une faiblesse, des fautes ?
- The Edge : des fautes ... ahou ! Pas de fautes ! (rires)
- Bono : Il est très important de ne pas confondre le chanteur avec les chansons. Il y a de telles aspirations dans les chansons ! De telles attentes au niveau du groupe pour notre travail et notre participation à toutes les causes que nous défendons ! Une des raisons pour lesquelles je me sens attiré par des personnalités telles que Docteur King avec une chanson comme « Pride in the name of love » ou Aung San Suu Kyi avec « Walk on », c'est parce que personnellement, je suis très loin de ça. Comparé à leur vie, mon existence est une comédie. Je suis très attaché à ces idées parce que j'ai un coté vraiment sauvage, ce qui implique que si j'avais pris un autre chemin, mon histoire aurait vraiment été différente.
- Telenoche (à Edge) : Donc il n'est pas parfait, vous êtes d'accord ?
- The Edge : Evidemment il n'est pas parfait, et il serait beaucoup moins intéressant s'il l'était.
- Bono (flatté) : Hooo….
- The Edge : Ce sont les tensions, les contradictions qui forgent la personnalité des gens et Bono a … beaucoup de personnalité (rires).

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- Bono : pour comprendre mon engagement envers la non-violence : les gens qui ont grandi avec moi à Dublin trouvent amusant que je soutienne Docteur King ou le Mahatma Gandhi pour la non-violence parce que ce n'est pas ma nature. Ma nature, en tant que mec des rues, était très physique, très agressive. La musique m'a appris qu'il y a une meilleure façon de vivre. Mais le matériel n'était pas le meilleur au départ. Je pense que Dieu a le sens de l'humour pour avoir choisi ce groupe pour diffuser des messages d'amour et de paix. Parce qu'au départ, ce n'est pas du tout naturel pour nous (rires).

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- The Edge : quand Bono entre dans une réunion politique, il ne rentre pas seul. Il représente U2 et le public de U2. Ca lui donne beaucoup de pouvoir.
- Bono : et les politiciens sont beaucoup plus impressionnés par les fans que par moi. Parce que le public rock a beaucoup d'énergie. Ce sont des personnes qui ont autour de 18 ans, qui n'ont jamais voté, et pour un politicien, c'est un public auquel il est très important de s'adresser. Je crois que les politiciens me respectent à cause de ça. Et aussi au fil des années, j'espère que j'ai développé une crédibilité suffisante pour que les choses se fassent. En plus le public de U2 est incroyablement varié et je ne sais pas où on pourrait trouver ça ailleurs.

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- Bono : je crois que la première règle du rock and roll, c'est avant tout de ne pas être ennuyeux. Nous sommes un groupe de rock, nous faisons beaucoup de bruit et des shows explosifs, intenses, lumineux, mais par les paroles et la musique, nous nous adressons davantage à l'esprit qu'à l'intellect. Et c'est la surprise : notre engagement pour la justice sociale a tendance à être intellectuel, mais notre musique ne l'est pas.
Je ne veux pas aller à un concert pour me trouver en face d'un type qui cherche à m'endoctriner ou d'un prédicateur. U2 offre un genre de fête, c'est un carnaval, un revival show, un acte politique, c'est une rave party, c'est un rock show, c'est un show folk, c'est tant de choses !

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- Telenoche : quelle image voudriez-vous que les gens gardent de vous dans 50 ans ?
- Bono : grand !
- The Edge : juste comme je suis.
- Bono : grand, mince, intelligent, avec le sens de l'humour.
- The Edge : le beau mec de la bande avec un cerveau.
- Telenoche : et au point de vue musical ?
- Bono : Ok … Je pense que dans le spectre de la musique, comme dans celui des couleurs, il y a différentes choses que nous n'avions jamais entendues auparavant. Différents sentiments que nous n'avions jamais éprouvés.. Comme un peintre quand il rencontre sa couleur. Vous voyez, Van Gogh avec son jaune. Il possède ce jaune. Ou le bleu de Picasso. Il y a certaines couleurs qui n'appartiennent qu'à U2. Et nous n'existerions pas sans elles. Je crois que nous devons être fiers de ça parce que nous traduisons divers sentiments.
Et sur le plan politique, je crois que si nous valons quelque chose, c'est parce que nous n'avons été pris en otages ni par la gauche, ni par la droite. Et les gens sont un peu perdus avec ça parce que nous ne sommes la voix ni de la gauche, ni de la droite. Et pour toutes les idées susceptibles de faire avancer la cause des gens, nous dirons la vérité au pouvoir, que ce soit un idéaliste de gauche ou un dictateur de droite, nous prendrons la troisième voie…
- The Edge : ça veut juste dire que tout le monde vous hait ! (rires)

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- Telenoche : vous avez eu du succès très jeunes, vous ne pouvez jamais aller au cinéma en famille, ni aller au restaurant, vous ne pouvez marcher tranquillement dans aucune ville, ni prendre le bus ou le métro…
- Bono : si : on peut. J'ai pris le métro pour venir ici. Je peux le faire en hiver parce que j'ai une écharpe. Je dois faire attention à mon nez. Je suis très fier de mon nez
- The Edge : c'est ta signature
- Bono : mais ce nez peut m'attirer des tas de problèmes parce que si je m'assieds dans le métro, les gens disent : « Ca c'est le nez de Bono ! » et là, ça peut devenir un problème. Tandis que si je me sers d'une écharpe, je suis enchanté de voyager en métro. En Irlande aussi, nous vivons une vie tout à fait normale parce que les gens de Dublin, la ville où nous avons grandi, en ont vraiment assez de nous.
- The Edge : et ça nous plaît bien !
- Bono : nous allons dans des endroits où on ne fait pas attention à nous : des bars, des restaurants…. C'est la vie secrète que nous voulions, et c'est très précieux.car finalement peu de gens célèbres peuvent avoir ce privilège.
- The Edge : nous avons été suffisamment humbles. Ne serait-il pas temps de montrer…
- Bono : le bling bling ?
- The Edge : les rolls royce…
- Bono : les prostituées ?
- The Edge : tout.
- Bono : Mais tu le diras à ta femme ?
- The Edge : Ok….C'est vrai…(un peu embarrassé…).Autrement, on va se transformer en clichés !
- Bono : braqueurs de banques ?
- The Edge : il y a beaucoup d'occasion de prendre une nouvelle direction.
- Bono : oui, nous avons besoin de nouvelles idées.
- Telenoche : je peux vous en donner.
- Bono : je crois que ce serait génial.

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Telenoche Argentina. 2ème partie


- Telenoche : nous sommes en hiver à New York et dans quelques jours, nous allons être dans la chaleur sud américaine. Un grand changement non ? Qu'est-ce que vous en attendez ?
- The Edge : je suis très enthousiaste. C'est toujours un grand moment d'aller en Amérique du Sud, particulièrement en Argentine.
- Bono : En réalité, l'Irlande est un pays d'Amérique du Sud. Dieu avait un coup dans le nez le jour où il a organisé la géographie et donc, nous nous sentons plus normaux quand nous sommes à Buenos-Aires. Nous voulons aller en montagne, connaître le pays, l'explorer. C'est toujours une aventure.

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- Telenoche : vous êtes déjà venus ici en 1998 et en 2006, avec le Popmart tour et le Vertigo tour. Qu'est-ce qui vous a marqué ? Parce que vous ne vous être pas contenté d'aller au stade River plate, vous avec fait d'autres activités : vous avez rencontré les mères de la place de mai, le Président aussi. Il y avait pas mal de choses.
- Bono : oui, nous avons pris des cours de danse. Je ne sais pas combien de gens le savent, mais nous l'avons fait, et nous avons appris à danser le tango. Je ne suis pas tellement doué mais mon ami (Edge) le danse très bien. Nous avions une villa, plein de gens passaient, et ça ressemblait à un cliché pour touristes. Les gens disaient : « Arrête avec le tango ! », mais pour nous, c'est une très belle expression de l'art. Nous connaissons bien mieux l'Argentine que ce que vous pensez. Nous sommes très contents que vous ne nous ayez pas battus au rugby…
- Telenoche (mort de rire) : nous l'avons fait, mais vous avez oublié !
- Bono : oui, c'est sorti de mon esprit !
- Telenoche : on vous a battus deux fois et la dernière…
- Bono : ça doit être vrai mais je ne me rappelle plus. Je n'entends plus rien...
- Telenoche : ne te fais pas de soucis, vous gagnez toujours.
- Bono : c'est bizarre, je deviens sourd. Ca doit être à cause des années passées dans un groupe de rock (rires)

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- Telenoche : Quel genre de show va-t-on voir en Amérique du Sud ? On peut imaginer avec le DVD mais quel effet ça fait d'être au milieu d'un stade avec tant de gens autour ?
- Bono : pour tous les shows de U2, on a été davantage proches des gens que de la scène. Mais pour ce show en particulier, nous avons travaillé depuis longtemps. Nous voulions en quelque sorte soulever la scène, créer un cercle virtuel d'énergie cinétique et d'énergie émotionnelle. Et je ne peux pas croire que je viens de dire le mot énergie deux fois de suite (rires). Les nord-américains le disent, mais pas les irlandais. Je disais donc, énergie, mais je ne veux pas dire énergie de haut en bas, mais énergie « circulaire » (gestes), avec des échanges.
C'est ce qui se passe dans nos concerts. Et je crois qu'avec le 360° tour… imaginez cet objet extraordinaire, notre station spatiale au milieu d'un stade. Etrangement, la magie du 360° tour, c'est que tout d'un coup, la scène s'en va, on ne la voit plus.
- The Edge : C'est comme si elle disparaissait.

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- Telenoche : Et qu'est-ce qui va se passer avec la setlist ? Vous y avez pensé ? Parce que j'ai regardé ce que vous avez joué à tous les concerts, et vous avez changé pas mal de chansons
- Bono : nous allons changer certaines choses. Il y a certaines chansons qui ne seront jouées qu'en Argentine, et ça dépendra si Edge arrive à retrouver les accords.
- Telenoche : et qu'est-ce qui se passe avec les paroles ?
- The Edge : ne parlons pas des paroles
- Bono : je les invente au fur et à mesure
- The Edge : personne ne se rend compte quand Bono se trompe dans les paroles mais si moi, je me trompe dans les accords, ça s'entend !
- Bono : depuis qu'il a joué avec Muse à Glastonbury, vous savez, le célèbre festival, Edge se définit comme « multi-compétent » .Il dit : « Salut, je suis The Edge, je suis l'homme aux compétences multiples. C'est sa marque de fabrique
- Telenoche : C'est comme Bono utilisant le mot « énergie » non ?
- The Edge : vous comprenez, après tant d'années, travailler avec des vrais professionnels a été une grande expérience pour moi (rires)
- Bono (rires) : c'est très dur !
- The Edge : mais aussi grand que soit Muse, il y a quelque chose qui m'a manqué : c'est..l'alchimie…(Bono fait des gestes intraduisibles …)

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- Telenoche : vous utilisez beaucoup la technologie dans vos shows. Et dans votre vie courante ?
- Bono : la technologie est le cœur de toute la musique. Et l'histoire de la musique et une histoire technologique. La première guitare électrique est née d'un circuit de câbles, la fuzzbox, et quand Jimmy Hendrix faisait hurler sa guitare, c'était de la technologie. Quand Linn, un inventeur britannique a crée le Linndrum, la batterie électronique ou le sampler, c'est cette technologie qui a permis de créer le hip-hop. La technologie change la musique en permanence. Nous ne pourrions pas jouer sur une scène circulaire sans la technologie appropriée pour le son. Dans notre vie, quand on parle de technologie, The Edge conduit une Audi (rires).
- The Edge : la question avec la technologie, c'est qu'elle doit être à ton service.

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- Telenoche : il y a des millions de sud-américains qui vous écoutent. Je ne sais pas si vous voulez leur dire quelque chose ou si vous préférez leur parler depuis la scène
- Bono (très sérieux) : il y a quelque chose que je veux dire. C'est .. un, dos, tres…. catorce !
- The Edge : est-ce que je peux dire quelque chose aussi ?
- Telenoche : oui
- The Edge : protection solaire. Utilisez-là. C'est très important.
- Telenoche : c'est votre message.
- The Edge : c'est mon message

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- Telenoche : entre les quatre membres de U2, comment vous considérez-vous ? Comme des amis ? Des membres d'une même famille ? Des collègues de travail ? Peut-être avez-vous des opinions différentes ? (Regardant Bono et montrant Edge) Peut-être c'est ton compagnon et il se sent ton ami, je ne sais pas…
- The Edge : je sais que l'amitié est un élément très important pour le groupe. C'est un véritable groupe, pas une entreprise ou un groupe créé pour la circonstance. Nous nous défions les uns les autres, et nous recherchons le meilleur de chacun. C'est quelque chose d'unique.
- Bono : C'est une famille, un business, un groupe d'artistes qui ont grandi ensemble, une grande folie, qui semble défier la gravité parce que peut-être quelque chose va nous séparer mais ce n'est pas encore arrivé,
Les gens me disent que quand les quatre membres de U2 montent sur la scène, ils font des mouvements involontaires, ils ont les poils qui se hérissent, et ce qu'ils ignorent, c'est qu'il nous arrive la même chose. Je ne sais pas ce que c'est, si c'est une bénédiction de Dieu ou une réaction chimique. Je ne sais pas.
- Telenoche : c'est U2 !
- Bono : mais ce que je sais, c'est quand si j'y vais tout seul, et je l'ai fait à de nombreuses reprises, ça ne me fait pas du tout la même chose. Et je crois que le tout est plus grand que la somme des parties.




(toutes suggestions pour l'amélioration de la traduction est bienvenue à team03@u2achtung.com)