Votre navigateur ne supporte pas JavaScript !

Artiste du moment

Muse

Biographie provenant du site http://www.microcuts.net/ , merci aux auteurs

 

 

 

Muse est trio britanique originaire de Teignmouth dans le Devon. Le groupe est composé de Matthew Bellamy (chant, guitare, claviers), Chris Wolstenholme (basse) et Dominic Howard (batterie).

 

Muse – La voix du Dévon

 

Muse attire les foules. L'extraordinaire engouement que porte le public Français au groupe venu d'Outre-Manche a propulsé les 3 opus du trio en tête des charts. Trop souvent comparé à Radiohead, Nirvana ou encore Jeff Buckley, le groupe a su se détacher de son image, tracer sa route et conquérir son propre public. Chronique d'une réussite annoncée depuis leurs tout débuts… La rencontre des trois acolytes, comme beaucoup d'autres références du rock, s'est faite à l'école qu'ils fréquentaient , alors que rien, au départ, ne les prédisposait à la musique, à l'exception du chanteur-guitariste Matthew Bellamy qui venait d'un famille possédant une grande culture musicale. Cette rencontre formera l'un des groupes les plus prometteurs du rock Anglais actuel.

 

L'enfance.

 

L'enfance ne les prédestinait pas tous à la musique. Spécialement Dominic et Chris dont les parents n'étaient pas artistes. Par contre, la mère de Chris aimait la musique et achetait régulièrement des disques, ce qui a probablement poussé son fils à suivre cette voie. Etant jeune, Dom n'était pas attiré, ou très peu, par la musique : « C'était essentiellement ce qui passait à la télévision » dit –il. Ce n'est qu'à l'adolescence qu'il commença à s'y intéresser.
Matthew, au contraire, a été plongé dans cet univers tout petit. En effet, son père, Georges Bellamy, était bassiste dans le groupe «The Tornadoes » qui a eu du succès dans les années soixante, spécialement grâce au titre « Telstar » qui fut le premier single d'un groupe britannique à se retrouver en tête des charts américains. Sa mère, Marilyn, aimait la musique, mais son métier, médium, ne s'y rapportait pas. Son père lui fit découvrir le blues, alors que sa mère était une fan de Queen. Matthew James Bellamy est né à Cambridge le 9 juin 1978. Ses parents ont déménagé dans le Devon lorsqu'il avait 10 ans, puis, trois ans plus tard, il partit vivre, avec son frère, chez sa grand-mère, toujours dans le Devon, en raison du divorce de ses parents. C'est alors qu'il commença réellement à faire de la musique. Il jouait déjà du piano depuis son plus jeune âge, sans jamais avoir pris de cours et se mit à la guitare vers 14 ans, là encore tout seul. En effet, lorsqu'il avait environ 6 ans, son grand frère, Paul, le forçait à jouer le générique de « Dallas » au piano, avec un doigt, pour ensuite montrer à ses copains que son frère était un robot : « Je me souviens avoir été transporté de la télévision au piano ». Mais il lui demandait aussi de déchiffrer les mélodies des « Smiths ». Jouer de la musique était pour lui le seul moyen d'échapper aux difficultés de la vie quotidienne (la vie difficile avec sa grand-mère, la distance entre lui et ses parents, l'école, l'ennui), l'écouter ne lui suffisait plus. Malgré tout, Matt ne prit jamais de vrais cours de musique, que ce soit pour le piano ou pour la guitare. Dominic James Howard est né le 12 juillet 1977 à Manchester. Comme pour Matt, son arrivée dans le comté du Devon est due à un déménagement, vers l'âge de huit ans. Vers cinq ans, il avait l'habitude d'emprunter le clavier de sa grande sœur mais son vrai déclic pour la musique n'eut lieu qu'à l'adolescence lorsqu'il vit un groupe de jazz se produire sur la scène de leur école. C'est donc à l'âge de onze ans qu'il commença à jouer de la batterie. Christopher Tony Wolstenholme est né le 2 décembre 1978 à Rotherham, dans le Yorkshire. Sa mère étant originaire du Devon, toute sa famille retourna s'y installer lorsqu'il avait onze ans. Chris sait jouer d'un bon nombre d'instruments. Il commença par la guitare, et fut tout de suite passionné. Il vint ensuite à la batterie, puis à la basse lorsqu'il s'associa à Matt et Dom pour former les « Rocket Baby Dolls ».

 

 

Les premiers groupes.

 

Vers douze ans, les trois compères sont dans la même école de Teignmouth (ville portuaire d'environ 15 000 habitants, située à 400 Km de Londres), mais pas encore dans le même groupe. Dom fait de la batterie dans le groupe le plus populaire du lycée, Chris joue lui aussi de la batterie et chante dans un deuxième, Matt joue du piano et chante dans un troisième. Matt, trouvant son groupe de mauvaise qualité, fut conscient qu'il devait progresser à la guitare pour intégrer un bon groupe. Il apprenait seul avec une guitare acoustique sur laquelle il jouait principalement du blues. Quelque temps plus tard, en janvier 1994, il profite du départ du guitariste du groupe de Dom, Gothic Plague, pour en faire partie. Pendant deux ans, la composition du groupe n' a cessé de se modifier pour finalement ne compter plus que Dom et Matt. C'est alors qu'ils se mettent à la recherche d'un bassiste. Impressionnés par le niveau de Chris (capable de jouer de la batterie et en même temps de chanter juste), ils lui proposent d'apprendre la basse et d'intégrer leur groupe. Chris, toujours avare d'apprendre un nouvel instrument, saute sur l'occasion, et c'est le début de leur premier groupe : les « Rocket Baby Dolls », en janvier 1996. Dans la foulée, ils firent leur premier concert tous les trois, à l'occasion d'un concours : « The Battle of the Bands ». Ils ne pensaient en aucun cas gagner ce concours dont la victoire était prédestinée aux nombreux groupes de funk de la région. Ils y participèrent surtout pour passer une bonne soirée et tentèrent le tout pour le tout en se travestissant. Ils arrivèrent en effet maquillés à la manière de « The Cure », très agressifs, ils jouèrent assez violemment et à la fin de leur « show » invitèrent leurs amis à monter sur scène et à la saccager. Le jury, qui a sûrement apprécié le fait qu'ils ne se prennent pas au sérieux, leur a, à leur grand étonnement, attribué le prix. Une fois réunis, les « Rocket Baby Dolls » reprennent régulièrement les morceaux de groupes phares des années 90 : Nirvana, les Smashing Pumpkins… Ils commencent aussi à écrire quelques titres. La première chanson qui fut composée est « Twin », de nom originel « Balloonatic », titre d'une émission pour enfant qui était diffusée à ce moment-là. Puis une première version de « Overdue » voit le jour, puis bien d'autres qui figureront dans les deux EP (« Extended Play », c'est-à-dire « Maxi Single ») de Muse, puis sur l'album « Showbiz ». C'est aussi leur début dans de nombreux bars vides, spécialement au bar « The Cavern » à Exeter car c'était le seul endroit disponible à cet effet dans la région. Dans les autres bars, le public, principalement composé de personnes âgées, leur réclamait des standards des années soixante. Adolescent, Matthew était très sociable, et sympathisait avec tout le monde. Il faisait également beaucoup de théâtre. « Dom avait l'habitude de m'ennuyer avec ça, car en fait, il y avait une fille avec qui je voulais coucher, c'est pour cela que je faisais du théâtre ! » Il traînait avec les « durs ». Dom appartenait au groupe « des gars avec des longs cheveux qui aiment la guitare ». Alors que Matt confie : « Je portais des jogging « Umbro » quand je suis entré dans le groupe de Dom ».
Pour eux, vivre à Teignmouth était difficile, terriblement ennuyeux, « c'était juste la drogue et les bagarres » dit Matt. « Il y avait des mecs qui traînaient près du distributeur d'argent. Quand tu y allais, pensant que personne ne t'avait vu, quelqu'un apparaissait en disant ‘tu viens de me traiter d'idiot ?‘ et ensuite deux autres gars surgissaient pour tabasser Dom ».
Les seuls passe temps du trio étaient de pratiquer la plongée, se droguer, fumer, boire, traîner, et bien sûr, jouer de la musique. Par contre, les trois jeunes garçons appréciaient le côté touristique de cette ville, spécialement en été grâce à ses nombreuses plages qui attiraient un certain nombre de jeunes filles pour leur plus grand bonheur.

 

La naissance de Muse.

 

Jusqu'à l'âge de dix-huit ou dix-neuf ans - ils ne pensaient pas encore à en faire leur carrière - jouer était pour eux le meilleur moyen de lutter contre l'ennui. Mais quand vint la fin du lycée, en 1998, et le dur choix de l'orientation, aller à l'université comme tout le monde ne les tentait guère. C'est ainsi que Matthew a convaincu ses deux amis de continuer les répétitions, les concerts (mais d'arrêter les reprises) et de se contenter de petits boulots : Matthew fut peintre décorateur et Chris travailla dans un magasin de guitares. Il fallait alors trouver un nom définitif pour le groupe. C'est « Muse » qui est retenu en raison des 3 filles avec qui traînait Matthew au lycée. Elles avaient l'habitude de se réunir afin de s'essayer à la magie noire et Matthew les accompagnait à la guitare. Ce n'est pas un hasard si Matt se prit d'amitié pour ces filles. En effet, un soir, lorsqu'il avait neuf ans, il descendit au rez-de-chaussée de leur maison et découvrit ses parents et son frère autour d'une planche Ouija. Sa mère, au lieu de le renvoyer se coucher, l'invita à venir s'asseoir avec eux. Elle lui expliqua ce qu'ils étaient exactement en train de faire, le rassura, lui affirma qu'il n'avait aucune raison d'avoir peur. Matt, assez fier d'avoir pénétré le monde des adultes et d'avoir obtenu la confiance des ses parents, suivait sans crainte leur exemple : « j'allais à l'école et racontais à des gamins de 10 ans ce que je faisais, ils trouvaient ça effrayant et j'étais assez impressionné de faire quelque chose qui faisait peur aux autres et pas à moi ». Alors qu'ils se produisaient de moins en moins en concerts, ils furent remarqués par Dennis Smith, propriétaire des studios « Sawmills », situés en Cornouailles, et uniquement accessibles par bateau. Il leur proposa, en 1997, deux jours d'enregistrement qu'il rembourserait si le groupe obtenait un contrat. C'est alors qu'ils enregistrent leurs deux EP. Dennis avait déjà félicité Matt pour l'une de ses prestations au piano dans son école. Le premier EP, éponyme, sortit le 11 mars 1998 sur un petit label anglais, Dangerous Records. Il y figure Overdue, Cave, Coma et Escape. Le second EP, intitulé « Muscle Museum EP » sort lui presque un an plus tard, le 11 janvier 1999 sur le même label. On y trouve bien sûr « Muscle Museum » et aussi les chansons « Sober », « Uno », « Unintended », et « Instant Messenger », premier titre de « Pinkegobox ». Dans la première version de cette chanson, on pouvait y entendre la phrase « You've got a mail » provenant du programme AOL. Cependant, ils furent obligés, à cause de la compagnie, de retirer ce sample. Ils changèrent, par la même occasion, le titre de la chanson qui portait lui aussi à confusion (avec AOL-Instant Messenger). Dennis Smith, très intéressé par Muse, s'associe avec un ami qui dirige une grande société de production, Safta Jaffrey. Une nouvelle société de production uniquement destinée à Muse voit le jour : Taste Media. Puis, lors de la Convention de l'Industrie de la Musique à Manchester, le 13 septembre 1998, le groupe est remarqué par deux labels américains : Maverick et Colombia. En décembre, le groupe se produit à Los Angeles au « Santa Monica Pier » où le même homme, qui a repéré « Deftones », leur propose un contrat chez Maverick, contrat qui sera signé la veille de Noël. Assez rapidement, le groupe décroche des contrats en France chez Naïve, en Allemagne chez Motor, en Angleterre chez Mushroom… Pour Matt, tous ces changements brutaux furent surprenants et étranges « c'était le fait de passer d'une petite ville à un endroit où tout le monde te dit que tu es un génie ». Il n'arrivait pas à croire que le groupe puisse devenir célèbre. L'album relate tous ces faits, ce parcours étourdissant, «le changement entre jouer dans des pubs dans le Devon, voyager dans différents pays et signer des contrats avec une maison de disque différente dans chaque pays ».

 

 

Showbiz

 

L'enregistrement de leur premier album, Showbiz se fera dans deux studios différents et en cinq semaines au total : deux semaines et demie dans les studios Rak à Londres et trois dans les fameux studios Sawmills où ont déjà enregistré Oasis, Supergrass ou encore Feeder. Le producteur de ce disque sera John Leckie, qui a, entre autres, travaillé sur « The Bends » de Radiohead. Le groupe connaissait John et l'appréciait. Ce dernier ne fut pas choisi essentiellement pour sa renommée mais également par obligation, faute de temps. En effet, la date de la signature du contrat et celle de l'entrée en studio sont très proches. Pendant l'enregistrement, Matt ne facilitait pas la tâche de John : il voulait garder tous les sons qui figuraient sur l'enregistrement. Par exemple, le bruit d'un micro tombant par terre ne le dérangeait pas. Il ne comprenait donc pas la nécessité de refaire une prise. L'enregistrement de Showbiz terminé, le groupe entame une grande tournée anglaise (qui s'étendra à l'Europe) afin de se faire connaître et surtout de promouvoir leur premier single, «Uno», comprenant deux faces-b, «Jimmy Kane», «Forced-in» (et «Agitated» sur le vinyl édition limitée). La sortie du single, initialement prévu pour fin mai, se fera le 14 juin 1999. Uno compte parmi les premières compositions du groupe ; elle figurait déjà, dans sa version originale, sur Muscle «Museum EP». Le groupe multiplie les concerts en Angleterre (pratiquement tous les soirs de Mai et Juin). Il se fait remarquer à l'occasion d'une de ses premières apparitions françaises, lors d'une session acoustique sur une radio rock parisienne (Oui-fm) où les titres phares «Muscle Museum», «Hate this and i will love you» et «Falling down» seront joués. Les trois membres passeront également sur les ondes anglaises pour promouvoir leurs concerts à venir et confirmer leur venue aux grand festivals européens T-in the Park, Reading, Leeds et le mythique Woodstock qui se déroulera à New-york. Le nouveau single est très bien accueilli par la presse et est élu single de la semaine dans plusieurs grands journaux Anglais. Le 19 Juin 1999, soit une semaine après sa sortie, Uno est classé 73e dans les charts Anglais ce qui laisse présager un bel avenir à Showbiz alors en cours de pressage. Le 5 juillet 1999 circule déjà la version promo de l'album Showbiz (déjà considérée comme collector à sa sortie). Cave commence à peine à passer sur les ondes que le choix des prochains singles se fait déjà : Muscle Museum représentera Muse aux Etats-Unis et Cave sortira début septembre en Angleterre. Le 25 Juillet 1999, Muse part aux Etat-Unis pour quelques dates de concerts, en particulier Woodstock : «On s'est bien amusés à Woodstock, mais il y faisait incroyablement chaud, j'ai attrapé un coup de soleil. Pour moi, le festival était mal organisé, les scènes était séparées d'un peu plus de 3 Km, et il n'y avait pas l'atmosphère que l'on peut obtenir à Glastonbury. Je pense que les rixes ont commencées car les gens étaient traités comme des bovins... On a vu quelque chose se développer lorsqu'on était là-bas, beaucoup de gens se réunissaient pour chanter et jouer des percussions, c'était comme un public de football. » De retour en Europe, ils continuent leur tournée dans les plus grands festivals ; la sortie de Showbiz est proche. Le trio reste encore très méconnu en France mais quelques échos venant de la presse et de la radio se font déjà entendre. Ils joueront pour la première fois en France, au « New Morning », à Paris, le 12 juillet 1999, puis à St Malo dans le cadre du festival « la route du rock » le 14 août 1999. Leurs prestations confirmeront les rumeurs et feront débuter l'incroyable bouche à oreille. La France a réservé un formidable accueil au groupe, ce qui est, en partie, à l'origine de leur grand attachement à notre pays.Les premiers articles de presse de l'été 1999 relatent les concerts donnés en Angleterre et déjà la comparaison à Radiohead et son leader Thom Yorke est inévitable. Chaque article les introduira par leur similarité. – « Il y a une ressemblance entre Radiohead et nous, mais nous sommes bien plus qu'un bouche-trou en attendant que leur prochain album sorte. Nous ne faisons pas partie de ces gens qui veulent faire accepter une simple copie. Nous sommes Muse, et non un pastiche de Radiohead. » Le groupe est encore très jeune, en moyenne 20 ans, mais possède déjà 80 chansons prêtes à être jouées. (Nous n'en connaîtrons pas la plupart). La presse encourage à les découvrir sur scène où l'on peut enfin apprécier la magie que dégage le groupe. Muse impressionne déjà par son talent. Juste avant la sortie de Showbiz, le trio est invité pour leur première télé « live » sur le plateau de « Nulle Part Ailleurs » pour y jouer « Uno ». Cette apparition marquera sans doute le véritable début de Muse en France. La prestation est remarquable et on découvre alors le fameux groupe que la presse n'a cessé de nous glorifier. Le 6 septembre 1999, sortent les singles Cave contenant les morceaux inédits « Twin », « Cave remix », « Host », « Coma », et « Cave instrumental remix ». Le 7 septembre 1999, « Showbiz » sort en France un mois avant le reste du Monde. La pochette du premier opus est signée Matthew Bellamy et Tanya Andrew, son amie de l'époque qui sortait d'une école d'art. (La fille de la pochette est tirée d'un numéro de « VOGUE » des années 60). L'album enregistré par John Leckie, fait sensation dans le milieu du Rock, les avis sont partagés. Le groupe est décrié ou adoré par les critiques et le public.

 

Muse – Show Muse Go on

 

Après des débuts prometteurs et un album très attendu, Muse sort enfin son premier album Showbiz, en septembre 1999, une sortie qui signera enfin le succès mérité du groupe. Médiatisé, le groupe enchaîne promo et concerts autour du monde. Très rapidement en France, Muse va décoller pour atteindre les sommets dont ils rêvaient tous les trois. Entre tournées, interviews et apparitions télé, le groupe ne cesse de composer pour enchaîner sur un second opus...

 

 

Showbiz

 

Showbiz est sorti en France depuis un mois environ, la tournée Française prend forme. Déjà deux concerts sont annoncés, les premières parties des « Red Hot Chilli Peppers » à Paris-Bercy, le 16 Novembre 1999, et à Bordeaux le 18, à la patinoire, devant plus de 20 000 personnes. Le groupe connaît quelques déboires avec la presse ainsi qu'avec le maire de leur commune d'origine, Teignmouth, suite à leur déclaration à propos de leur ville « un enfer emmerdant, plein de drogués ». Le maire répliqua « des centaines de gamins du centre-ville auraient aimé grandir dans un enfer pareil ! » mais l'affaire s'est arrêtée là, sur les conseils du conciliateur local, afin d'éviter les débordements. « On ne devrait pas sur-réagir, beaucoup de jeunes gens traversent une période pendant laquelle ils dénigrent le lieu où ils vivent. Cela fait partie du développement de tout un chacun et c'est normal. Mais le plus surprenant c'est que, ces mêmes personnes, après avoir voyagé un peu et découvert d'autres endroits du pays, ont la nostalgie de retourner dans leur ville. » « Je pense qu'on devrait tenir compte des observations des jeunes à propos de la ville pour la rendre plus attirante plutôt que de, sans cesse, les critiquer comme le font quelques grandes figures de Teignmouth ». Le groupe fera ses excuses quelque temps après : « Ces commentaires faisaient partie de notre promo et ont été pris hors du contexte. Aucune offense n'était signifiée ». « C'est une chouette ville touristique, mais ce que nous voulions dire, c'est qu'il n'y a pas beaucoup d'ouvertures et d'opportunités pour les adolescents et il y a une sorte de culture de la drogue. On a eu quelques problèmes par rapport à ce que nous disions quand on retournait à Teignmouth. » Dominic en profita pour remercier publiquement la prof de musique du lycée de Teignmouth, Jill Bird, pour ses encouragements. « Elle est merveilleuse, et nous a apporté tout son soutien. Il y avait pas mal de groupes au lycée à cette époque, mais nous avons probablement été les seuls à continuer à jouer au lieu d'aller à l'université. » Le 28 Septembre 1999, Showbiz sort en Angleterre et dans le reste du Monde. Dix jours plus tard, l'album se classe 69e dans les charts Anglais et 8e dans les charts indépendants. Une sortie remarquée, très vite relayée dans les médias – presse, radio, TV –

 

La tournée promo

 

Muse va entamer ce qui va être la plus longue tournée du groupe. Près de 200 concerts vont être donnés à travers le monde, en commençant par l'Europe : une dizaine de dates en Angleterre (en première partie de Skunk Anansie), puis en Allemagne (avec les Red Hot et Pavement) et enfin en France dans le cadre du festival de Inrockuptibles. Ils passeront par Lille, Paris (la Cigale), Nantes et Toulouse, accompagnés de « Pavement » (qui faisait alors sa dernière tournée avant la fin du groupe) et de « Day one ». Bien que Muse ne soit pas en tête d'affiche, une grande partie du public est présent pour le trio. Les setlists jouées sont alors composées généralement des titres figurant sur l'album : « Uno », « Unintended », « Cave », « Sunburn », « Sober », « Falling down », « Muscle Museum », « Fillip », « Escape », « Overdue », « Showbiz », et de quelques raretés comme « Nature 1 », « Pink ego box », « Do we need this », « Agitated », « Recess ». « Hate this and i'll love you » ne sera jouée en concert que 2 ans après son enregistrement, en Janvier 2001. Voici les commentaires de Matt au sujet de la tournée avec les RHCP et Pavement : « La tournée française a été comme un choc, un choc plutôt sympathique, surtout à Paris. On a fait un showcase dans un Virgin Megastore je crois, et les gens étaient si serrés que la sécurité a dû empêcher des personnes d'entrer dans le magasin. Il y en avait encore une centaine dehors qui essayait d'entrer. On a également donné un concert pour la télé, au MCM Café... et c'était la même chose... environ 500 personnes à l'intérieur, et 500 à l'extérieur essayant d'entrer... c'était complètement fou, tout le monde voulait « slammer ». C'était bien avec les Red Hot à Hamburg, même si c'était un peu effrayant de jouer devant 12 000 personnes. Je pense que la réaction qu'ont eue les français, est due au fait que nous avons vendu en France cinq fois plus d'albums qu'en Angleterre." Le 10 novembre 1999, le groupe est de nouveau invité sur Oui-fm pour une session acoustique. Il y joueront 5 titres avant d'aller se produire au Mcm café à Paris, un concert gratuit qui sera diffusé quelque temps plus tard à la TV.

 

Muscle Museum

 

Après les concerts de Bercy, le 16 novembre 1999, (en première partie des « Foo Fighters » et des « RHCP ») et le concert de Bordeaux le 18 novembre (en première partie des « RHCP ») Muse sort son nouveau single « Muscle Museum » (le 22 novembre 1999). Les singles comportent les titres «Do we need this?» «Muscle Museum acoustique», « Muscle Museum version longue » , « Pink ego box », « Con-science » et « Minimum » sur le vinyl. « Muscle Museum » tire son nom des dictionnaires Anglais, Muse étant situé entre le mot Muscle et le mot Museum. Le clip sera réalisé par Joseph Kahn qui avait déjà participé à ceux de « Korn », « Faith No More », « Sugar Ray », et « Janet Jackson ». Ce clip met en scène le trio jouant « Muscle Museum » dans le gymnase d'une Université vide au centre de Los Angeles. « Le concept du clip de « Muscle Museum » est un mix surréel d'images dérangeantes et de situations qui rappellent le ton de « blue velvet de David Lynch ». Comme l'expliqua le groupe, la plupart des propositions qu'il a lue pour le clip était trop morbide pour être considérée. « Il y avait vraiment des scènes très lugubres » explique Matthew Bellamy, « il y en a une où un garçon de huit ans tenait une seringue remplie de lait qu'il projetait au visage des personnes qu'il croisait. J'ai jugé que c'était beaucoup trop sombre. Cela a été un « non » catégorique. » « Et il y avait une série de tortures à l'aide d'épines » ajouta Chris Wolstenholme. « Il y avait également des scènes étranges dans un hôpital ; je pense que le réalisateur a juste lu le titre de la chanson « Muscle Museum » et a supposé que c'était un truc tordu à la « Marilyn Manson » ». « Mais j'aimais beaucoup certaines scènes étranges. J'aurais aimé pour l'intro du clip celle où l'on buvait aux pompes à essence. Mais ça rendait la vidéo très bizarre. » Muse finira l'année en première partie du groupe « Live » en Angleterre, Hollande, Belgique, Allemagne, Norvège, Irlande, Ecosse puis au Danemark. Le groupe annonce par la suite une nouvelle tournée française de huit dates pour le début de l'année 2000 (Rouen, Lyon, Paris, Marseille, Bordeaux, Orléans, Paris). Une semaine après sa sortie, « Muscle Museum » se classe 43e dans les charts anglais et 6e dans les charts indépendants, un titre qui restera une des chansons phare de Muse.

 

 

Autour du monde

 

Quelques semaines plus tard, un nouveau single est choisi : Sunburn. Il sortira le 21 Février 2000 (avec Ashamed, Sunurn live, Uno live, Yes please, Sunburn acoustique en face-b) ; un extrait de plus de Showbiz qui démontre l'omniprésence de nombreux titres forts sur l'album (qui s'est alors vendu à plus de 100.000 exemplaires en France). Avant les nouveaux concerts français, le groupe est de nouveau invité à « Nulle part ailleurs », le 5 Janvier 2000, ils y joueront « Muscle Museum » et annoncèrent déjà un autre passage sur le plateau lors du festival de Cannes en Mai 2000. Le public français redécouvre Muse lors des quelques concerts donnés dans l'hexagone. Le groupe est devenu beaucoup plus à l'aise et dégage une énergie incroyable qui séduira un grand nombre d'entre nous. De nouvelles chansons sont jouées comme « Plug in baby » dans sa première version, « Feeling good » (on découvre Matthew et son Mégaphone), et « Screenager » (alors appelée « Razor Blades »). « Ca a été une nouvelle expérience très sympa, être la tête d'affiche de concerts devant 1000 ou 1500 personnes, faire des concerts à guichet fermé, jouer des sets plus longs. On revient de France où l'on est passé de rien à beaucoup de choses en très peu de temps ». Le 2 Février 2000, Muse remporte le Nme Award du « meilleur nouveau groupe » face à la rude concurrence d'artistes tels que le « Basement Jaxx », « Macy Gray », « Eminem » et « Ooberman ». Muse est alors en tournée en première partie de « Bush » « Ca te permet de rencontrer des bons groupes, tu joues devant des publics de plus en plus grands. Tu rencontres beaucoup de gens que tu n'as jamais vus. C'est aussi un challenge envers soi-même de se rendre intéressant. C'est également appréciable d'être ignoré, ça peut être un plaisir. » Suivirent quelques dates en Australie, au Japon puis le trio s'engagea dans une tournée américaine aux cotés des Foo Fighters et des Red Hot Chili Peppers. « Quand Muse commença à jouer, peu de gens à l'« Assembly Hall » savait qui ils étaient. Mais ils n'avaient pas l'air de s'en préoccuper et firent un set court mais plein d'énergie. La façon dont Matt Bellamy sautait d'un bout à l'autre de la scène était spécialement cool. Je n'ai jamais vu personne jouer de la guitare comme lui » explique un journaliste américain dans une review du concert. Ils jouèrent devant 10 000 à 25 000 personnes.

 

L'été 2000 : La révélation

 

Une nouvelle tournée française est annoncée pour mai 2000. « Idlewild » fera la première partie de Muse ; suivront « Coldplay », « Twist » et « My Vitriol » lors des concerts anglais. De nombreuses dates pour les festivals d ‘été sont également prévues : Les eurockéennes (Belfort), Summer festival (Blaye les Mines), Les Solidays, Château Arnoux, Les vieilles charrues de Carhaix, Pinkpop, T in the park, Glastonbury, Leeds, Paleo festival, Rock AM See, Bizzare Festival, Reading et de nombreux autres festivals. Le 14 Mai 2000 Muse est présent sur le plateau de « Nulle part ailleurs » pendant le festival de Cannes. Il y jouent Showbiz. « Je pense que le morceau était approprié à la situation » expliquera quelques temps plus tard Matt. Le 30 Mai, « Unintended » sort en single (Faces – b : « Recess », « Falling down acoustique », « Nishe », « Hate this & i'll love you acoustique », « Sober live »), un mois plus tard , il sera classé 10e dans les charts Anglais, « Showbiz » étant toujours à la 12e place des charts indépendants. Matt, lors du festival Lowlands en Hollande, le 27 août 2000, déclare à MTV que le maire de Teignmouth a incité, un jour, en première page du journal local, à jeter à la poubelle l'album Showbiz car Matt avait fait quelques critiques sur sa ville. Aussi, quelque temps plus tard, le même journal, « This is South Devon », titrait « graves allégations contre la police locale » à la suite d'une interview, dans le journal NME du 27 juillet 2000, où Matt avait parlé de l'existence possible de policiers corrompus dans Teignmouth. Par la suite, Matt fut convoqué par la police pour citer les noms de ces policiers, mais n'en donna aucun… C'est alors le 3 septembre 2000, quelques jours après le fameux festival de Leeds, qu'ils jouèrent leur 49e et, dernier festival de l'été, aux « Independant Days » en Italie. D'après Matt, c'était le plus important de la saison avec 60 000 spectateurs complètement déchaînés, tout comme ils l'étaient lors du Wiesen Festival en Autriche deux jours auparavant : « C'était agréable de faire quelques dates avec les Deftones » dit Matt.

 

En studio

 

Après s'être longuement entraînés à jouer les chansons du futur album, sur scène durant l'été, les trois compères rentrent en studio à la mi-septembre, ayant à peine le temps de se reposer. Le groupe, une fois de plus, eut à faire à deux producteurs différents : Dave Botrill (dEUS), rencontré à Londres et John Leckie qui se trouvait alors en Afrique. Le trio décida de commencer le travail avec Dave qui dut partir, plus tard, pour faire l'album de « Tool ». Quatre chansons étaient alors enregistrées : New Born, Plug In Baby, Bliss et Darkshines. Enregistrement bien arrosé en vin et alcools (comme le sera celui avec John Leckie) et aussi fourni en champignons hallucinogènes. Le 10 octobre 2000, ils décollèrent, pour la seconde fois, en direction du Japon où ils ont donné cinq concerts. Ensuite, ils prirent la direction de l'Australie pour cinq dates, et enfin, retour en Europe pour cinq autres soirées (Irlande, Finlande, Norvège, Suède et Danemark). « Merci à tous les gens qui sont venus nous voir au Japon, c'était la meilleure tournée que nous ayons faite ! » On ne les arrête plus ! C'est à l'occasion de cette tournée au Japon qu'ils sortent une compilation, le 4 octobre 2000, réservée à ce pays, regroupant toutes les faces-b de « Showbiz » : le « Random 1-8 », contenant « Host », « Coma », « Pink Ego Box », « Forced in », « Agitated », « Yes Please », « Fillip (live) » et « Do We Need This ? (live) ». La chanson « Cave » figure sur la bande originale de « Little Nicky », film réalisé par Steve Brill et sorti le 22 novembre 2000. « Deftones », « Linkin Park », « Incubus », « Filter », « POD » ou « Cypress Hill » ont aussi participé à ce disque. Entre temps, Muscle Museum est réédité pour une nouvelle sortie aux Etats-Unis le 2 octobre. Il y aura deux disques qui contiennent le nouveau clip vidéo. Ce dernier regroupe des extraits des nombreux festivals où joua Muse, l'été précédent, ainsi qu'un live d'« Agitated », et trois remixes dont un de « Sunburn » par Timo Mass (DJ allemand) et un de « Muscle Museum » par Soulwax (groupe belge). Mi-décembre 2000, Matt fait peur au public en avouant à NME qu'il aimerait utiliser des os et des crânes humains, en tant que percussions, sur le prochain album et sur scène. Mais John Leckie ne l'approuve pas. Matt, après réflexion, se rend compte que le public aurait sûrement trouvé cette idée un peu morbide. En fait, ce concept n'était pas de lui, mais de Tom Waits. Le groupe le vit en concert à New-York et, effectivement, il utilisait des os d'animaux sur scène.

 

En studio, suite et fin

 

Après deux mois de vacances bien mérités, Muse retourne en studio avec John Leckie, en janvier 2001, et cela pour trois semaines. Ils se rendent à Bath, chez Real World, le studio de Peter Gabriel. Autre idée étrange de Matt : il enregistra un sample de sa braguette! Pour les oreilles fines, il figure sur la chanson Space Dementia. A l'occasion d'un concert privé, donné pour la radio anglaise Xfm, le 12 février 2001, ils révélèrent quelques-uns des futurs titres de l'album. Dom déclara à l'antenne que les trois quart de l'album étaient terminés et qu'ils poursuivraient sur la Tamise, sur une péniche, où enregistrèrent aussi les Pink Floyd ou Feeder. Une semaine plus tard, le 19 février 2001, c'était au tour de Radio 1 d'avoir son concert privé, avec encore quelques nouvelles chansons, et en plus, «Hate This And I'll Love You » de « Showbiz », jouée pour la première fois en live. La veille de la sortie du single « Plug in Baby » et 3 mois avant celle d' « Origin Of Symmetry », le groupe se rendit exceptionnellement, le 2 mars 2001, à la dernière de « Nulle Part Ailleurs Musique » sur « Canal Plus ». Matt y déclare qu'il leur reste une semaine d'enregistrement et trois semaines de mixage avec John Cornfield. La pochette du disque de Plug In Baby, a une nouvelle fois été réalisée par la copine de Matt, Tanya Andrew. Dans cette chanson, Matthew critique les nouvelles technologies : « elles sont sensées permettre aux gens de communiquer davantage, alors qu'elles ne font que les séparer ». Cela ne l'empêche pas d'être un grand utilisateur de l'internet, notamment lors des tournées où il emporte toujours son ordinateur portable et son téléphone-modem. Il pense d'ailleurs que les sites de partage de fichiers musicaux sont un bon moyen de promotion. Mi-mars 2001, on peut remarquer à la télévision la nouvelle publicité pour l'I-Mac avec, pour fond sonore, Sunburn. Début avril, une annonce est passée, sur la page d'accueil du site officiel, demandant l'aide des fans pour former un public dans le prochain clip vidéo : New Born. Le tournage avec Muse se fera à Prague, et celui avec les fans dans un studio à Londres. Le réalisateur de ce clip, David Slade, appréciait Muse et souhaitait travailler avec eux depuis la sortie de Uno. Il leur avait donc envoyé à chaque single une proposition de vidéo que Muse refusait chaque fois, les trouvant trop étranges. Grâce à sa persévérance, il y parviendra donc avec New Born. Le single, qui sortira le 5 juin 2001, contiendra trois faces-b, un live de Plug In Baby, et la vidéo de New Born. Les paroles de ce titre évoquent l'idée de tout quitter afin de tout recommencer à zéro.

 

Tournée promo

 

Le 5 avril est le début d'une nouvelle tournée européenne qui commence en Angleterre pour cinq dates avec les Cooper Temple Clause. Du 12 au 30 avril, la première partie sera assurée par JJ72. Ils s'arrêteront en Allemagne, en Suisse, en Espagne, en Italie, en Autriche, en Hollande et aussi, pour trois dates, en France à La Cigale (Paris), à Toulouse, et au Printemps de Bourges, sous le chapiteau principal. A partir du 2 mai, c'est une tournée avec Feeder qui débute : Suisse, Allemagne, Danemark, Suède, Norvège, Espagne, Luxembourg, et Belgique. Et enfin, retour au Royaume-Uni pour clôturer « l'avant Origin Of Symmetry » du 23 au 30 mai. C'est durant cette tournée que le groupe commença à s'intéresser aux groupies. En effet, elles sont aisément invitées à monter dans le tour-bus, et Matt et Dom découvrent la signification de l'expression « Sex, Drugs and Rock'n'roll ». Pour Matt « c'est le meilleur moyen de passer le temps quand on a rien à faire dans la journée, en attendant la scène ».

 

Origin of symmetry

 

Enfin, le 18 juin 2001, sort l'album Origin Of Symmetry. Contrairement à Showbiz, ce deuxième album sortira avec une date unique, excepté pour les Etats-Unis. Sur les seize chansons enregistrées, onze ont été retenues. Toutes les chansons de l'album ont été écrites lors de tournées – avant fin août 2000 - mais ne sont pas pour autant autobiographiques. Matthew essaye surtout de transcrire, au mieux musicalement, des sentiments et spécialement des émotions.L'album doit son titre « Origin Of Symmetry » à une idée de Matthew, amateur de livres scientifiques. Sur l'un d'entre eux, une théorie explique que la stabilité et l'ordre de l'univers sont régis par l'origine de la symétrie. Matt révéla plus tard, sur leur site officiel, en évoquant la pochette de l'album, que celui-ci, aurait sans doute dû se nommer « Orange in a Cemetery » (Une Orange dans un Cimetière, ndlr). En ce qui concerne la pochette, Muse a fait appel à 14 artistes-peintres pour s'exprimer sur le thème du chaos. Certains projets ont donc été retenus pour figurer dans le livret du disque. Pour la première fois, Muse inclut une reprise dans un de leurs disques. Matt a choisi Feeling Good pour deux raisons : d'une part, c'est une des chansons préférées de sa mère et, d'autre part, le groupe souhaitait une chanson positive pour égayer l'album. Origin Of Symmetry est, musicalement, différent de Showbiz. Chacun s'en rendra compte dès la première écoute. Deux ans de tournées non-stop ont contribué à cette évolution musicale. Dans ce second opus, Muse souhaitait mettre en valeur cette touche sonore « live ». Ils procédèrent donc différemment pour l'enregistrement : les prises de son se firent simultanément et non individuellement. Matt reconnaît avoir beaucoup progressé grâce à leurs concerts avec des groupes tels que les Red Hot Chili Peppers ou les Foo Fighters. Ils sont plus sûrs d'eux sur scène et ont appris à faire évoluer leur son. Le deuxième album sera beaucoup plus posé que le premier, Showbiz, dont certaines chansons étaient écrites depuis très longtemps, et n'avaient pas été produites devant un public important.

 

 

Muse – Hullaballoons

 

Muse, en sortant « Origin of Symmetry », a réussi le délicat pari de concrétiser les espoirs que les médias ont placés en eux, tout en surprenant musicalement ses nombreux fans…

Les singles s'enchaînent et les salles de concert ne désemplissent pas. Avec leur second opus, Muse surfe sur la vague et en profite pour sortir un CD et un DVD live. Le succès est encore au rendez-vous. Muse est à son « Zénith».

 

L'après « Origin »

 

Après la tournée française de juin 2001, quelques dates au Japon et en Europe durant l'été, « Bliss », le troisième single d'Origin of Symmetry, sort le 23 Août. Il est composé de deux disques et contient deux titres live, un titre bonus, le vidéo-clip de Bliss et son making off. Cette chanson illustre l'insouciance et la naïveté que l'on peut avoir lorsqu'on est jeune. Le clip, tout comme celui de New Born, insiste sur le fait de tout quitter pour tout recommencer. Ce titre fait partie des chansons préférées du chanteur Matthew Bellamy « parce qu'elle est composée de sons et de synthé style années 80, et ça me rappelle les dessins animés qui passaient à la télévision quand j'avais cinq ans ». (Ndlr : Générique d'Albator ). En septembre 2001, Muse remporte le prix du meilleur groupe anglais aux « Kerrang Awards », concours d'un magazine musical anglais de grande renommée. A cette date, leur second opus s'est vendu à plus de 500 000 exemplaires dans le monde. « Le succès d'Origin of Symmetry fut une grande surprise pour moi » confie Matt, « je savais qu'il était un peu plus dur à avaler que Showbiz, et que l'on prenait un risque ». En octobre, débute une nouvelle série de concerts. Muse fera le tour de l'Europe avec, principalement, des dates dans leur pays natal. Ils finiront fin novembre par le Japon. C'est lors de cette tournée que sera enregistré le fameux DVD « Hullabaloo » au Zénith de Paris, les 28 et 29 octobre. Lors de l'aftershow du concert du 29, de nombreux journalistes et fans sont présents, l'alcool et les sucettes sont servis à volonté. Matthew ne se montrera que pour se voir remettre, avec le groupe, un disque d'or pour l'album « Origin of Symmetry ». Depuis avril 2001, le groupe finit ses concerts par la chanson « Bliss », accompagnée d'un lâcher de gros ballons blancs dans le public (souvent remplis de confettis). L'idée de ces ballons ne vient pas directement du groupe, mais de la série culte datant des années 60 : « Le Prisonnier ». Il existe dans celle-ci des ballons blancs, les « rôdeurs », qui s'assurent qu'aucun prisonnier ne s'évade de l'île. Si un malheureux tente de s'échapper, il se fait ramener à bon port par un rôdeur (ou plusieurs si besoin est). Le groupe, qui apprécie beaucoup Tom Waits, a utilisé une chanson de son album « Mule Variations », « What's he building ? », comme introduction aux divers concerts d'automne ainsi qu'aux deux concerts du Zénith de Paris. Durant ce passage, on pouvait apercevoir Matt et Chris, en ombres chinoises, derrière deux écrans géants, avant que Matt ne monte sur son piano pour jouer les premiers accords de « Deadstar ». Mi-octobre 2001, Muse est nominé dans de nombreuses catégories aux « Q Awards » (autre concours organisé par un magazine anglais) : meilleur album, meilleure prestation live, et meilleure production (avec John Leckie). Ils n'y remporteront malheureusement aucun prix. Fin novembre, sort un double single, avec les chansons « Hyper Music » et « Feeling Good ». Il contient en b-side deux lives, deux inédits et deux vidéo-clips. Les vidéos de ces deux titres ont été tournées, comme pour New Born, avec la participation de fans, invités par le biais du site officiel. Hyper Music parle du fait que l'on peut, à la fois, être attiré par une personne et éprouver de la haine envers elle. D'après Matt, elle est « totalement opposée au titre Bliss ». La chanson « Feeling Good », écrite par Bricusse et Newley pour Nina Simone, parle de prendre un nouveau départ pour une nouvelle vie, thème assez récurrent que ce soit dans les textes ou dans les vidéos de Muse. Quelques temps plus tard, sort un coffret regroupant tous les singles d' « Origin Of Symmetry », mais uniquement réservé au Japon, pays où de nombreuses anecdotes sont arrivées au trio. Ils donnèrent, par exemple, une interview à la télévision Japonaise où des questions et réactions de fans étaient présentées au groupe sur vidéo. Une fille déclara que Matt devait être très doué avec les femmes, en raison des paroles qu'il écrit. Celle-ci sortit des coulisses pour lui parler directement et poser des questions sur ses performances d'amant. Matt confiera plus tard «j'adore la culture japonaise et les japonais, j'attends toujours avec impatience notre prochain voyage là-bas », chose compréhensible à la lecture d'autres interviews… « j'ai rencontré une fille, et on ne parlait pas du tout la même langue, alors il a fallu qu'on se rabatte sur le langage corporel pour communiquer ». C'est également au Japon que Dom récupéra (grâce à une fan) le masque d'un des membres du groupe « Slipknot »; un passage mémorable présent sur le DVD bonus Hullabaloo.

 

Mix en studio

 

Le soir du réveillon du jour de l'an 2001, à 23h30, est né le second enfant de Chris : Ava-Joe, petite sœur d ‘Alfie. En janvier 2002, la bande originale du film « Not Another Teen Movie », composée uniquement de reprises, sort avec la chanson écrite par les Smiths, « Please, Please, Please, Let Me Get What I Want », interprétée par Muse (elle figurait déjà sur le single Hyper Music/Feeling Good). Après « Little Nicky », et « Swordfish », c'est leur troisième participation à une bande originale de film. C'est en début d'année que Dom et Matt déménagèrent de Londres pour habiter à Brighton (ville côtière du sud-est de l'Angleterre) pendant six mois dans une maison spacieuse (qui a appartenu à Winston Churchill). Ils travaillèrent sur de nouveaux morceaux, s'éloignèrent, quelque temps, de la folie Londonienne. Chris sera moins présent, sa famille étant dans le Devon. Fin février 2002, Muse termine le mixage du premier DVD (les deux concerts du Zénith à Paris). Matthew justifie les plusieurs semaines passées en studio : «on s'est tous les trois impliqués à tous les niveaux du mixage du son, aux effets, jusqu'au choix des options du DVD. Par exemple, sur certains morceaux, vous pouvez choisir de ne regarder que la guitare, ou que le piano, ou que la foule. On était présent à chaque seconde de la conception pour que le résultat soit exactement ce que nous avions imaginé ». Dom ajoutera quelque temps plus tard « on garantit que la bande son du DVD provient à cent pour cent des concerts live au Zénith et que rien n'a été réenregistré pour améliorer le son, ce qui n'est pas le cas de certains autres groupes. ». Le trio profite alors de leur présence en studio pour enregistrer les deux nouveaux morceaux (« In your world » et « Dead star »). Matt révèle que ce sont deux chansons « écrites il y a un moment, mais qui ne sont pas apparues sur les albums » et qu'elles firent régulièrement partie des setlists à partir d'octobre 2001. Muse est invité pour les cérémonies musicales de ce début d'année aux 'NME Carling Award', (catégorie « meilleur groupe live » et « meilleur album ») face, entre autres, à Radiohead (« Amnesiac »), Slipknot (« Iowa »), The Strokes (« Is this it »), « U2 » et « Linkin park »). Ils participèrent également aux « IRMA Meteor Awards » où ils y joueront un titre début mars. Une nouvelle tournée de quelques dates est envisagée pour le printemps ainsi qu'un grand nombre de festivals Européens pour l'été 2002 (Reading, Leeds, Rock Am Ring et Rock Im Park, Pinkpop, Eurockéenes de Belfort…).

 

En tournée

 

Mi-mars 2002, avant le début de leur tournée, le groupe finit de sélectionner les séquences qui seront présentes sur le DVD bonus, séquences filmées par un des amis très proches du groupe. On y trouvera « des trucs qui ont été filmés tout le long de la tournée : nous en train de faire les cons dans des teufs, des moments d'inquiétude, des interviews, notre préparation avant un concert... » explique Matt. Le 5 avril 2002, le trio commence sa tournée Européenne par la Grèce et poursuivra par l'Irlande, la Turquie, le Danemark, la Norvège, la Suède, la Finlande et le Portugal. Cette tournée ne compte qu'une seule date par pays. De nouveaux titres sont alors joués et testés devant un public toujours plus nombreux. En effet, la majeure partie des concerts se jouaient à guichet fermé. Le vendredi 3 mai 2002, le groupe est invité aux 'Riverside Studios' à Londres, dans le cadre d'une émission de TV appelée ReCovered, pour y jouer leurs propres chansons ainsi qu'une reprise (can't take my eyes of you). Cette chanson figurera mi-juin sur leur nouveau single « Dead star ». Fin mai 2002, Origin of Symmetry qui devait sortir aux Etats-Unis (un an après le reste de monde) ne sera finalement pas édité. La tournée, initialement prévue pour cette même période, n'aura pas lieu. Matthew se justifiera : « nous voulo

Showbiz (1999)
Origin of symmetry (2001)
Hullabaloo soundtrack (2002)
Absolution (2003)